L'exposition
Nous présentons ici une série de portraits de Salvador Dalí signés Bob Whitaker, sélectionnés parmi les nombreuses images que le photographe anglais a réalisées dans la maison-atelier de Portlligat ainsi qu’à Paris, entre 1967 et 1972. Ces photographies appartiennent au fond Robert Whitaker, dont la Fundació Gala-Salvador Dalí a récemment fait l’acquisition. Les deux hommes se rencontrèrent en 1967, à l’initiative de l’historien Douglas Cooper. Connu pour avoir documenté les Swinging Sixties, Bob Whitaker jouissait déjà, à l’époque, d’une certaine renommée. On se souvient notamment de ses photographies des Beatles ou du groupe de rock Cream. L’un des portraits de l’exposition montre Salvador Dalí à l’hôtel Meurice de Paris – où il descendait chaque fois qu’il séjournait dans la capitale française – avec, en arrière plan, l’image imposante et emblématique de John Lennon. Robert Whitaker se rendit souvent à Portlligat pour y retrouver Salvador Dalí. Comme en témoignent ses images, il sut tisser avec lui une relation de complicité, tant artistique que personnelle. Ces portraits, pour la plupart mis en scène, montrant Salvador Dalí dans diverses pièces de la maison de Portlligat — l’un des versants du triangle dalinien — expriment une forme d’ironie et de provocation partagées.
La relation entre Dalí et Whitaker
Robert Whitaker (13 novembre 1939, Harpenden, Hertfordshire, Angleterre – 20 septembre 2011)
À l’âge de 16 ans, Robert Whitaker reçoit un livre sur Salvador Dalí. À partir de ce livre, il crée un collage dalinien qu’il envoie à l’artiste. Dalí, séduit, invite le jeune Bob chez lui.
Robert Whitaker et Salvador Dalí ne se connaissent personnellement qu’en 1967 grâce à l’historien d’art, biographe et collectionneur Douglas Cooper. Bob, grand admirateur de Dalí, était déjà un photographe reconnu, qui avait accompagné les Beatles en tournée pendant deux ans et réalisé les images les plus emblématiques et controversées du groupe anglais. Entre le peintre et le photographe, le courant passe instantanément et Dalí apprécie la compagnie de Whitaker à toute heure. Whitaker comprend le travail du peintre et capture, sur chaque photographie, un souvenir visuel du temps passé avec l’artiste. L’amitié qui unit le photographe à Salvador Dalí lui permet d’assister à ses extravagantes célébrations, comme la fête autour de la vente de La pêche au thon (nº cat. 818), à ses expérimentations artistiques et même au processus de travail que suit l’artiste.
La photographie de Whitaker parvient à immortaliser l’image dalinienne sur des clichés dynamiques. Son appareil fonctionne comme une extension de l’œil et capture les nuances créatives et l’essence de l’artiste.
Vidéo
Entretien avec Benjamin Whitaker, fils du photographe Robert Whitaker.