La Divine Comédie de Dante Alighieri illustrée par Salvador Dalí
L’acqua ch’io prendo già mai non si corse
À l’occasion du 700ème anniversaire de la mort de l’illustre poète et philosophe florentin, l’exposition La Divine Comédie de Dante Alighieri illustrée par Salvador Dalí présente, à titre exceptionnel, un choix de dessins méconnus en lien avec le thème.
Dante est banni de Florence en 1302. Pendant ses dix-neuf années d’exil, il écrit la Commedia, un ouvrage qu’il rédige non pas en latin mais dans la langue vernaculaire de Florence, sa langue natale, et qui est aujourd’hui considéré comme le premier grand texte en italien.
En 1950, en prévision de la commémoration de la naissance du poète, l’Institut polygraphique de l’État italien demande à Dalí d’illustrer La Divine Comédie. Malheureusement, une fois les dessins exécutés, la commande est annulée par suite de diverses vicissitudes. Finalement, les cent aquarelles originales de l’artiste seront reproduites dans ce livre d’art à tirage limité publié par l’éditeur français Joseph Foret entre 1959 et 1963, en collaboration avec Éditions d’Art Les Heures Claires.
Dalí connaissait La Divine Comédie depuis son plus jeune âge et souhaitait ardemment cette commande. Pendant ses huit années d’exil aux États-Unis, il se tourne vers le classicisme et le mysticisme que l’on perçoit dans ces illustrations, ouvrant la voie à un nouveau style pictural qui intègre l’atomisation de l’image.
Les dessins originaux associés au projet reflètent toute l’énergie du processus créatif de Dalí lorsqu’il travaille à l’exécution des illustrations de La Divine Comédie, à Portlligat, entre 1950 et 1952 ; illustrations publiées dans ce livre d’art sous la forme de cent estampes qui évoquent magistralement les vers de Dante.
Dante, dans son chef-d’œuvre, lie sa vie à la nôtre. Dalí fait de même dans ce dialogue intemporel sur la condition humaine et le pouvoir transcendantal de l’amour.
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Dessins originaux
Les dessins de Salvador Dalí sont datés de la même époque que la réalisation des illustrations pour la Divine comédie.
Il les a conçus avec la même technique picturale que les illustrations réalisées par l’édition imprimée ; et bien qu’elles n’aient pas une relation directe avec les différentes estampes particulières, les associations thématiques nous permettent de les associer à certaines illustrations de la Divine Comédie.
Il faut remarquer que l’une des œuvres présentées, un dessin au crayon est inédite.
Estampes
Dante a écrit la Divine Comédie en la divisant en trois chants qui décrivent son voyage ardu à travers l’Enfer, Le Purgatoire et le Paradis.Il fera le voyage en Enfer et au purgatoire, accompagné de Virgile, son guide incarnant la Raison, et au Paradis avec Béatrice, sa femme idéale.C’est ainsi que le poète pourra s’élever jusqu’à atteindre l’essence même de Dieu.Les illustrations de Dalí fortement colorées, sont à la fois classiques et contemporaines. Elles furent publiées en France en 1960 par Joseph Fôret pour l’édition de luxe et pour Les Heures Claires, pour l’édition populaire.
Inferno Canto I
Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita.
Ahi quanto a dir qual era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura!
Documentation
Dans l’exposition consacrée à Dante, il est possible d’observer un exemplaire de La Divine Comédie, daté de 1909, que l’artiste avait certainement feuilleté et étudié car il contient des notes signées par lui-même, Salvador Dalí. Cela nous permet d’imaginer l’artiste en train de lire le livre tout en réalisant les illustrations pour La Divine Comédie.
Pour la première fois, le public pourra admirer les études conçues pour l’œuvre Assumpta corpusculaire lapis-lazuline , qui possèdent de nombreuses affinités de style avec certaines illustrations de La Divine Comédie, en particulière avec le Chant XVII du Paradis.
À travers cette association, le spectateur est invité à se submerger dans la méthode de travail pictural de l’artiste, plus concrètement la méthode de la période mystico-nucléaire.
On y trouvera également la publication éditée par la Libreria dello Stato, de 1954, où apparaissent les reproductions de certaines des aquarelles exposées pour la première fois au Palazzo Pallavicini Rospigliosi de Rome, où fut organisée la première exposition rétrospective de Salvador Dalí en Italie.